Espace de Lecture et de Reflexion sur les rapports entre Foi et Science J.T.Khoreich
dimanche 20 octobre 2013
Science et foi : opposition ou complémentarité?
À l’émission les années lumière du dimanche de Pâques, à la radio de Radio
Canada, j’ai écouté le débat, animé par Yannick Villedieu entre le biologiste
athée Cyrille Barrette et le jésuite Jean-Guy St-Arneault. J’avais
l’impression d’assister à un dialogue de sourd. D’un côté, un incroyant
rationaliste qui réduit la connaissance à l’apprentissage, ou à l’acquisition
de données matériellement vérifiables par une science exacte , et de l’autre,
un croyant, un prêtre, incapable de démontrer que la connaissance peut
découler d’une expérience spirituelle et affective qu’aucune science ne peut
vérifier.
Y a-t-il contradiction entre la foi et la connaissance? Cyrille Barrette affirme
que sur la base de la raison et de sa manifestation majeure, la science, on ne
peut rien savoir au sujet de Dieu. Donc, un croyant qui affirme connaître
Dieu commet un abus de langage; il s’illusionne ou tente de se convaincre1
.
Mais depuis quand la raison se limite-t-elle à la science? Si la raison est la
faculté qui permet à l’être humain de penser, de juger et d’agir
conformément à des principes qui ne sont pas nécessairement matériels et
scientifiques, Dieu est accessible à la raison et peut faire l’objet d’une
connaissance qui est de l’ordre spirituel et relationnel.
C’est évident qu’un croyant ne peut savoir avec certitude, parce que la foi
n’est qu’une espérance. Doris Lussier disait : « Je ne dis pas : Je sais; je
dis : Je crois. Croire n’est pas savoir. Je saurai quand je verrai, comme
vous autres. Si j’ai à savoir…Je n’ai qu’une toute petite foi naturelle,
fragile, vacillante, bougonneuse et toujours inquiète. Une foi qui ressemble
bien plus à une espérance qu’à une certitude »
2
. Mais l’espérance n’est-elle
pas la foi à son meilleur? Puisqu’elle nous fait croire que demain sera mieux
qu’aujourd’hui, selon Charles Péguy.
À la question des miracles, l’animateur Yannick Villedieu a fait preuve
d’une ignorance crasse en demandant au père St-Arneault s’il croyait que
l’on pouvait marcher sur les eaux? Poser la question, c’est ne rien
comprendre à l’exégèse et à la théologie biblique. Dans la version de
Matthieu, cet épisode de Jésus marchant sur les eaux (Mt 14,14-33), nous dit
quelque chose de l’Église naissante. La barque, l’Église, est sur la mer, le
1
Daniel Baril et Normand Baillargeon (dir.), Heureux sans Dieu, Montréal, édition VLB, 2009.
2
La Presse, Montréal, Samedi 30 octobre 1993
Source :http://www.lesreflexionsderaymondgravel.org/reflexionsrg2013/2013_03_31_science_et_foi.pdf
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