mercredi 7 mars 2018

« L’éveil est le propre de l’homme » (Emmanuel Levinas)


Publié le 7 mars 2018 par Garrigues et Sentiers

Depuis bientôt trente ans se multiplient les « cafés philosophiques ».  Ces lieux se proposent de remettre la philosophie au milieu des débats de la société contemporaine. Objectif louable à condition de se rappeler que philosopher ne consiste pas d’abord à trouver de nouvelles réponses à des questions cent fois posées, mais à interroger ces questions, c’est-à-dire les axiomes implicites avec lesquels on les construit.

C’est ainsi d’ailleurs qu’Emmanuel Levinas définit le travail philosophique : « La philosophie permet à l’homme de s’interroger sur ce qu’il dit et sur ce qu’on se dit en pensant. Ne plus se laisser bercer ni griser par le rythme des mots et les généralités qu’ils désignent, mais s’ouvrir à l’unicité de l’unique dans ce réel, c’est-à-dire à l’unicité d'autrui. C’est-à-dire, en fin de compte, à l’amour. Déjà, le philosophe Alain nous mettait en garde contre tout ce qui, dans notre civilisation prétendument lucide, nous venait des « marchands de sommeil ». Philosophie comme insomnie, comme éveil nouveau au sein des évidences qui marquent déjà l’éveil, mais sont encore et toujours des rêves. L’éveil est je crois le propre de l’homme » (1) Toute philosophie naît, comme Platon l’affirme après Socrate, de l’étonnement et du dialogue. On ne philosophe pas face à face, mais côte à côte dans l’étonnement partagé de ce qui nous éveille. Comme le suggère l’étymologie, la philosophie est indissociablement amour de la sagesse et sagesse de l’amitié.
La voie de l’éveil philosophique passe par une ligne de crête qui tente d’échapper à deux vertiges : celui de l’abandon fusionnel à ce qu’on croit être le  réel et celui de l’enfermement de ce réel dans des concepts abstraits qui rendent possibles tous les jeux intellectuels. Pour Levinas, l’aventure philosophique ne se traduit pas par la construction d’un système pour « expliquer » la totalité du monde, mais par l’engagement dans ce qu’il appelle une « caresse », mot à qui il donne un statut d’outil de connaissance : « La caresse est un mode d’être du sujet, où le sujet, dans le contact d’un autre, va au-delà de ce contact (…). Cette recherche de la caresse en constitue l’essence par le fait que la caresse ne sait pas ce qu’elle cherche. Ce « ne pas savoir », ce désordonné fondamental en est l’essentiel. Elle est comme un jeu avec quelque chose qui se dérobe, et un jeu absolument sans projet ni plan, non pas avec ce qui peut devenir nôtre et nous, mais avec quelque chose d’autre, toujours autre, toujours inaccessible, toujours à venir. La caresse est l’attente de cet avenir pur, sans contenu (…). Si on pouvait posséder, saisir et connaître l’autre, il ne serait plus l’autre. Posséder, connaître, saisir sont les synonymes du pouvoir » (2).
A l’heure où certains médias transforment le débat d’idées en spectacle de joutes, il est salutaire de rappeler ces propos de Charles Péguy : « Assister à un débat de philosophie ou y participer avec cette idée qu’on va convaincre ou réduire son adversaire ou que l’on va voir l’un des deux adversaires confondre l’autre, c’est montrer qu’on ne sait pas de quoi on parle, c’est témoigner d’une grande incapacité, bassesse et barbarie. C’est témoigner d’un manque de culture. C’est montrer qu’on n’est pas de ce pays-là. (…) Une grande philosophie n’est pas celle qui prononce des jugements définitifs, qui installe une vérité définitive. C’est celle qui introduit une inquiétude, qui ouvre un ébranlement » (3).

Bernard Ginisty



(1) Emmanuel LEVINAS (1905-1995), Les imprévus de l’histoire. Éditions Fata Morgana, 1994, p. 199-200.
(2) Emmanuel LEVINAS, Le temps et l’autre, Presses Universitaires de France, 1985, p. 82-84.
(3) Charles PEGUY (1873-1914), Note sur M. Bergson et la philosophie bergsonienne, in Oeuvres en prose complètes, t III, La Pléiade, éditions Gallimard, 1992, p. 1264-1270.



Une Page qui veut participer à la celebration du bicentenaire de Charles Darwin (12-2-1809)

vendredi 12 mai 2017

« Si si, la Terre est plate ! »… Quand l’islamisme gangrène l’Université

Une Page qui veut participer à la celebration du bicentenaire de Charles Darwin (12-2-1809)

« Si si, la Terre est plate ! »… Quand l’islamisme gangrène l’Université


http://www.bvoltaire.fr/terre-plate-lislamisme-gangrene-luniversite/

C’est le magazine Jeune Afrique qui l’a révélé le mois dernier : une « doctorante » de l’université de Sfax, en Tunisie, vient de passer cinq ans à la rédaction de sa thèse dont le sujet est celui-ci : « Le modèle plate-géocentrique (sic) de la terre, arguments et impact sur les études climato/paléoclimatiques. »
Je traduis : la Terre est plate et le soleil tourne autour.
C’est très sérieux. Avalisé par la faculté des sciences, réalisé sous la tutelle d’un directeur de recherches, Jamel Touir.
C’est Faouzia Charfi, physicienne, professeur à l’université de Tunis, qui a dénoncé le scandale après que des extraits de cette thèse ahurissante à maints égards (rédigée en français, elle est en outre truffée de fautes) eurent paru dans une revue pseudo-scientifique. « Comment peut-on accepter que l’Université soit non pas l’espace du savoir, de la rigueur scientifique, mais celui de la négation de la science, celui où la science est refusée car non conforme à l’islam ! », s’est-elle insurgée, rappelant que « c’est une thèse soutenue dans une faculté de sciences et non de théologie ! ».
Car les extraits publiés par Jeune Afrique sont en effet ahurissants (l’orthographe et la syntaxe ont été respectées) :
« En ce qui concerne les lois physiques connue on a rejeté les lois de Newton, de Kepler et d’Einstein vue la faiblesse de leurs fondements et ont a proposé par contre une nouvelle vision de la cinématique des objets conforme aux versets du Coran.

La vitesse de la lumière et du son sont ainsi recalculé et on démontré que leurs vitesses correspond à celle de l’ordre 143 109 km/s. La théorie du Bigbang et de l’expansion universelle ont été également rejeté. »« Tous les donnés et les arguments physiques religieuses ont permis de démontrer la position centrale, la fixation et l’aplatissement de la surface de la terre, la révolution du soleil et de la lune autour d’elle. »« Les étoiles se situent à 7.000.000 km avec un diamètre de 292 km et leur nombre est limité. Ils possèdent trois rôles : pour être un décor du ciel ; pour lapider les diables et des signes pour guider les créatures dans les ténèbres de la terre. »
Etc.





À ses collègues qui ont levé le scandale et conduit au rejet, par le ministère de l’Enseignement supérieur, de ladite thèse, il a opposé « la liberté de pensée et la liberté académique inscrites dans la Constitution ». Il s’estime, bien sûr, victime d’une « campagne malveillante, portant atteinte à sa réputation et à ses compétences scientifiques » et avance cet argument censé clore le débat : « L’étudiante que j’encadre a voulu revoir la théorie de la gravitation de la Terre autour du Soleil, en proposant l’hypothèse inverse. Ce n’est qu’un brouillon. »
L’Université tunisienne, réputée jusqu’ici fournir d’excellents scientifiques, est secouée par le scandale et dénonce dans son ensemble « l’ignominie [qui] rejaillit sur toute la communauté des chercheurs ».
Mais le mal est profond et beaucoup s’alarment depuis que l’Union générale tunisienne des étudiants (UGTE), proche du parti islamiste Ennahdha, a remporté (fin 2015) 42 % des sièges des conseils scientifiques des universités, soit 224 sièges sur un total de 528.
Une nouvelle étape de la stratégie de conquête de toutes les sphères de la vie publique tunisienne par le parti islamiste qui alarmait déjà Jeune Afrique : « Le changement de rapport de forces en faveur des islamistes dans les universités s’est opéré en une seule année. »
Aucune crainte à avoir, rien de semblable chez nous, pensez-vous !
Pas si sûr… Interrogez des professeurs. Ils vous diront que l’argumentation de Jamel Touir et de sa doctorante – « je crois ce que je veux, il n’y a pas de vérité scientifique à opposer à ma foi » – est bien celle qui prévaut désormais dans nos territoires perdus de la République.

vendredi 9 septembre 2016

Foi et théories de l’évolution, un point actuel

Une Page qui veut participer à la celebration du bicentenaire de Charles Darwin (12-2-1809)

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Traduit par Bernadette Cosyn , par Howard Kainz



Comme participation à la célébration du 200e anniversaire de la naissance de Charles Darwin, un nouveau sondage Gallup explore le succès du Darwinisme. De façon surprenante, seuls 39% des Américains disent qu’ils « croient à la théorie de l’évolution » alors que 25% n’y croient pas et que 36% sont « sans opinion. »
Des scientifiques ont alimenté cette tiédeur. Durant les années 80, deux livres de scientifiques - « Evolution : une théorie en crise » de Michael Denton et « le mystère de l’origine de la vie : réexamen des théories actuelles » de Charles Thaxton, Walter Bradley et Roger Olsen ont défié certaines des explications matérialistes standard de l’évolution et donné essor au mouvement de « l’Intelligent Design » (le dessein intelligent), maintenant basé à Seattle.
Les livres de scientifiques comme Michael Denton, Michael Behe, William Dembski, Stephen Meyer et autres ont indiqué des lacunes dans le prétendu « arbre de l’évolution », avec de fréquentes références à « l’explosion cambrienne » d’il y a 500 millions d’années, quand environ 40 nouvelles phyla (de grands groupes de classification) sont apparues, sans les millions de formes intermédiaires que même Darwin s’attendait à voir surgir dans les couches archéologiques.
Des athées ont également « mis deux sous dans la musique ». Deux livres récents de philosophes de la science athées ont rejoint la critique du néo-darwinisme – « Où Darwin s’est trompé »de Jerry Fodor et Massimo Piatelli-Palmarini et « Chercher Dieu dans la science : un athée défend la théorie du dessein intelligent » de Bradley Monton. Fodor et Piatelli-Palmarini se concentrent sur les suites de Fibonnacci, des coefficients scalaires qui sont multiples du quart, des systèmes nerveux avec une parfaite économie de connexion, et d’autres desseins discernables qui ont été ignorés par les évolutionnistes ; ils ont aussi réprimandé une « mère nature » imaginaire que les évolutionnistes semblent proposer pour la « sélection naturelle. » Bradley Monton se concentre sur les présupposés déloyaux utilisés par les critiques du dessein intelligent, spécialement la restriction à une méthodologie naturaliste.
D’autres facteurs sont souvent évoqués comme obstacles pour la foi dans le monde contemporain, mais l’explication évolutionniste de la raison de notre présence et de l’éventuel futur de notre race prend certainement le devant de la scène.
Cependant, le problème n’est pas la théorie de l’évolution, qui possède le même degré de certitude que toute théorie scientifique, mais plutôt l’interprétation qui lui est presque toujours liée. Il m’arrive de souhaiter que le paléontologiste jésuite Pierre Theilhard de Chardin n’ait pas été condamné au silence par le Vatican et par ses supérieurs jésuites.
Theilhard met l’accent sur une évolution ayant un but, évolution menée par le Christ Lui-même, et sur un processus théoriquement irréversible vers la « Christogenèse » et une parousie finale, impliquant une interprétation théologique hautement spéculative – et parfois problématique – de la Genèse, du péché originel, du mal et de l’avenir de l’humanité. Mais ses hypothèses théologiques et ses hypothèses scientifiques (y compris une énergie de type spéciale, « l’énergie radiale », impliquée dans le développement de la complexité et de la conscience) semble bien moins spéculative que certaines des hypothèses largement courantes parmi les cosmologistes – théorie des cordes, univers multiples, énergie noire, etc.
Malheureusement, l’alternative la plus fréquemment offerte aux théories téléologiques telles celle de Theilhard est le néo-darwinisme, qui ne concerne pas uniquement l’évolution, mais qui substitue à chaque élément de signification et de détermination la doctrine du hasard le plus complet. Avec cela, nous nous trouvons dans la situation décrite dans la Bible d’attribuer tout le toutim à la chance :
Les malfaisants... se disent entre eux, dans leur raisonnement faussé : « notre durée de vie est brève et troublée... Nous sommes nés par hasard et peu après nous serons comme si nous n’étions jamais nés. » (livre de la Sagesse 2:2)
Dans « L’existence de Dieu et la foi instinctive », j’ai considéré l’illégitimité philosophique de l’accent mis par les darwiniens sur le hasard. Mais un livre récent, écrit par un spécialiste de l’information, se concentre sur les nouvelles perspectives mathématiques et scientifiques qui contredisent le récit habituel de la création de nouvelles espèces par « des mutations aléatoires. »
« Evolution 2.0 : sortir de l’impasse entre Darwin et dessein intelligent », de Perry Marshall, insiste sur ce que les mutations dans l’évolution sont toujours délétères et que la fonction de la « sélection naturelle » est d’éliminer les « perdants » mais jamais de créer de nouvelles espèces. Par conséquent, il est impossible d’avoir des preuves scientifiques du hasard.
Marshall argumente qu’il est étrange de poser le hasard comme hypothèse quand tant de règles sont respectées dans la création de nouvelles espèces. Presque comme une alternative à « l’énergie radiale » de Theilhard, nous avons des preuves solides de processus reproductibles en laboratoire et qui expliquent l’évolution : la symbiogenèse (des organismes qui fusionnent), la transposition (des cellules qui réarrangent leur ADN), le transfert de gène (des cellules échangeant de l’ADN), l’épigénétique (des organismes passant certaines caractéristiques à leur descendance en activant ou en bloquant l’expression de certaines séquences génétiques) et la duplication du génome ( deux espèces fusionnant pour en créer une troisième).
Mais en dehors de ces développements concernant les points centraux de l’évolution, le mystère principal, pour lequel aucune solution darwinienne n’est apparue, est l’émergence de la vie elle-même. L’évolutionniste Lynn Margulis a déclaré : « passer d’une bactérie à une personne est un pas moins grand que d’aller d’une soupe d’acides aminés à cette bactérie. » le grand mystère de la création est l’apparition des premières cellules.
Au lieu d’être le globule minuscule quelconque que Darwin l’imaginait être, nous sommes confrontés dans chaque cellule à une véritable « ville », avec des millions de protéines, de signaux, de mécanismes de transport, de procédure d’encodage et de décodage, de réponses d’urgence au stress, de moyens de reproduction diversifiés afin de remplir leurs fonctions.
L’organisation rationnelle titanesque de nos cellules devrait éclairer, pour toute personne pensante, la présence de développements rationnels gouvernant la vie, et inciter à une réflexion sur le Logos divin.
De récents développements en biologie moléculaire et en étude de la cellule pourraient aider à amoindrir l’influence négative que les néo-Darwinistes ont eu sur la foi, en tournant l’attention vers la source originelle de l’évolution, qui ne peut être atteinte par le Darwinisme ni par la « sélection naturelle. »
Perry Marshall a examiné des tentatives sans nombre pour trouver un code apparaissant naturellement et qui donne naissance à la vie. Convaincu que des approches matérialistes ne peuvent pas produire de tels codes, il propose ce défi sur son site web « Natural Code » :
Le chercheur qui fera la première découverte d’un tel code recevra 100 000 dollars de Natural Code LLC. Si ce processus peut bénéficier d’un brevet, nous garantissons le brevet... Le montant du prix est de 3 millions de dollars à partir de juillet 2016. Le prix plafonne à 10 millions de dollars.
Marshall a publié deux soumissions pour le prix, en même temps qu’une analyse critique des raisons de leur échec.
Les enjeux sont élevés à tout point de vue.
Howard Kainz est professeur émérite de philosophie à l’université de Marquette.
Illustration : Darwin

http://www.france-catholique.fr/Foi-et-theories-de-l-evolution-un.html

mercredi 30 mars 2016

Fwd: [29/03/16] La prière à Jésus miséricordieux change la vie



JTK

Début du message transféré :

Expéditeur: ZENIT <info@zenit.org>
Date: 29 mars 2016 23:04:45 UTC+3
Destinataire: joseph khoreich <uciplb@yahoo.fr>
Objet: [29/03/16] La prière à Jésus miséricordieux change la vie
Répondre à: ZENIT <info@zenit.org>

Qui est créé le premier? L'Homme spirituel ou matériel?

Brunor  |  29/03/16
© Brunor, "Les Indices pensables", tome 6

Résumé : En bon disciple de Platon, Philon d'Alexandrie croyait lire dans la Bible que le premier ADAM (l'Homme) était spirituel. S'il est devenu matériel, selon ces philosophes, ce n'est que dans un deuxième temps, à cause d'une chute dans la matière qui est la punition d'une faute…

Certains chrétiens ont été tentés d'adopter cette lecture de Philon. Ce fut le cas d'Origène (185-253) et de ses disciples. Mais lors de plusieurs conciles, l'Eglise a déclaré que c'était là une fausse piste (nous y reviendrons). Elle a condamné cette lecture, qui est contradictoire avec l'Ecriture. Elle est typiquement païenne car, comme nous l'avons vu, elle s'inspire nettement du vieux mythe orphique(1). Elle oppose chute et création, car selon leur système appelé gnose, c'est la chute qui est la cause de l'existence du cosmos matériel. Ce dernier n'existait pas, il a été installé comme un bagne pour accueillir l'humanité punie. Car selon cette gnose, la faute est pré-cosmique, elle a eu lieu dans un « monde différent ». C'est l'ensemble de cette doctrine qui a été condamnée par les conciles qui ont reconnu là les mythes païens étrangers à la Révélation biblique. Mais avant cette condamnation officielle par l'Eglise des idées de Philon, déjà parmi ses contemporains, quelqu'un s'est levé pour réagir immédiatement en entendant cette séduisante doctrine venue d'Alexandrie, c'est saint Paul.

Selon Philon (2), ce que relaterait le récit de Genèse 1,26, c'est la création de la première humanité (3) : « Dieu dit : faisons de l'Homme à notre image, comme notre ressemblance… » Cette première humanité était donc spirituelle, puisque créée à l'image de Dieu. Ce premier Homme était dans la plénitude, « le plérôme », la perfection, et ne connaîtrait donc pas la mort. Il était spirituel, incorporel, ni masculin ni féminin, et bien sûr, incorruptible par nature…

Toujours selon Philon, c'est seulement plus tard, que nous est racontée la raison d'être d'une humanité très différente, dans le chapitre 2,7 de Genèse : « Alors le Seigneur Dieu modela l'homme avec la poussière du sol, il insuffla dans ses narines une haleine de vie et l'homme devint un être vivant. » L'Homme de Gn 2,7 n'a pratiquement plus rien des magnifiques qualités du précédent. Il a tout perdu dans sa chute. (On pourrait dire : tous ses dons « préternaturels ».) C'est un être matériel, corporel, fait de matière vulgaire, la poussière du sol. Il est masculin ou féminin, sexué… et il est mortel par nature (selon Philon).

Comme dans les mythes orphiques et comme chez Platon, Philon explique cette différence par une chute, une dégradation, une déchéance, dont la « matière » omniprésente ne peut être que la confirmation flagrante puisque chez Platon, elle est le Principe du mal, et l'Homme spirituel est tombé dedans, prisonnier dans ce corps fait de matière/fange.

Chacun peut constater comment saint Paul va prendre parti dans ce débat et afficher un point de vue radicalement opposé à celui de son contemporain Philon. Si on ne connaît pas la doctrine de Philon, on pourrait se demander pour quelles raisons saint Paul écrit ce genre d'enseignement aux Corinthiens : « … Mais ce n'est pas le spirituel qui est premier, c'est le psychique (= l'homme animal),  et puis ensuite, le spirituel. Le premier Homme est issu de la terre, il est fait de poussière, le deuxième Homme viendra des Cieux. » (1 Corinthiens 15, 46.) « Le premier Homme a été fait âme vivante, l'Homme qui viendra après sera un esprit vivifiant. » (1 Corinthiens 15, 45.)

Pourquoi saint Paul insisterait-il tant sur cette question : qui est créé en premier ? L'homme spirituel dans une plénitude perdue dans le passé, ou l'Homme fait de la poussière du sol qui marche vers l'avenir ?

On peut observer comment saint Paul reprend un à un tous les termes de Philon et s'y oppose avec autorité. L'Homme spirituel est premier affirme Philon. Pas du tout ! répond saint Paul : la première humanité, c'est celle qui est faite de poussière, elle vient de la terre, elle est « vieil Homme ». Certes, il y aura par la suite une humanité spirituelle, (et nous en sommes témoins) mais ce n'est pas elle qui est première, elle est seconde, elle constitue une autre étape qui viendra après, elle est « esprit vivifiant ». Cette humanité nouvelle, nous en avons enfin l'exemple : C'est Jésus le Messie (= le Christ). C'est lui, l'Homme nouveau et véritable qui est la véritable image de Dieu. C'est lui le Fils unique, que l'on peut également appeler « le frère aîné d'une multitude de frères » (4). Car lui, il est assurément l'unique, mais nous, nous sommes appelés, invités à devenir à notre tour : des fils. Non pas de naissance comme lui, puisqu'il est l'unique fils, mais par adoption ; il devient donc ainsi l'aîné. Comment devenir des fils adoptifs ? Saint Paul va développer le thème magnifique de la « métamorphose »…

(A suivre…)

Brunor

 

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  1. Voir les chroniques sur la chute platonicienne http://brunor.fr/PAGES/Pages_Chroniques/57-Chronique.html
  2. Dans son livre : Traité de la Création du Monde, chapitre (§ 69),
  3. ha-adam c'est l'Homme, humain, humanité. Ha, en hébreu, c'est en français l'article défini « le ».
  4. Romains 8,29.
  5. Illustration tirée du Tome 6 des Indices pensables : Le Secret de l'ADAM inachevé. (Brunor éditions). Dans toutes les bonnes librairies en précisant « diffusion Salvator », pour aider le libraire à les commander. Sinon, sur Internet.

Recension - Pourquoi lire les philosophes arabes ? / Ali Benmakhlouf » Chrétiens de la Méditerranée

Recension - Pourquoi lire les philosophes arabes ? / Ali Benmakhlouf » Chrétiens de la Méditerranée

Chrétiens de la Méditerranée

Titre : Pourquoi lire les philosophes arabes ?

Sous-titre : L'héritage oublié

Auteur : Ali Benmakhlouf

Editeur : Albin Michel, 2015

208 p.- 16 €

Depuis un demi-siècle, on sait que la philosophie arabe n'a pas été seulement une courroie de transmission entre la pensée grecque et le Moyen Age chrétien  et qu'Avicenne et ses pairs ne se sont pas contentés de commenter servilement Platon et Aristote.

L'intérêt de cet ouvrage est de creuser plus profond et de faire ressortir l'actualité de cette philosophie qui rejoint le courant de pensée postcartésien parce que, déjà, elle soutenait que « ceci est pensé » à la place du « Je pense ». L'auteur[1], en particulier, démarque la pensée philosophique (en) arabe de celle de l'Occident latin en démontrant qu'elle n'est pas sous-tendue par le conflit entre la foi et la raison. La loi divine remplace la foi et il s'agit de penser la connexion entre la sagesse (hikma) prônée avec insistance par le Coran et la Loi (charia). Les deux – soutient Avicenne – appartiennent à la sphère supérieure de l'intellect ('aql), une instance de pensée qui ne ressort pas de l'humain, mais à laquelle l'homme prend part par l'exercice de la raison discursive (le fikr).

Ayant mis en exergue la singularité de ce courant de pensée, Ali Benmaklouf tire deux fils directeurs qui s'entrecroisent dans son livre procédant de l'essai sur et non du  précis de.

Le premier est de montrer comment les philosophes arabes traitent du rapport entre l'être et l'essence. Un Averroès, par exemple, opère une percée conceptuelle par rapport aux Grecs en distinguant trois sortes d'être : l'être qui est quelque chose et par quelque chose (l'homme), l'être qui n'est ni de quelque chose, ni par quelque chose (Dieu) et l'être intermédiaire, le monde qui n'est pas de quelque chose, mais est par quelque chose.

L'auteur expose comment Avicenne (Ibn Sina, 980-1037)), Al Fârâbî (872-950), Ibn Baja (Avempace, 1095-1138), Averroès (Ibn Rushd, 1126-1198) usent du syllogisme démonstratif et des ressources lexicales de la langue arabe pour exploiter à fond les ressources de la logique léguée par Aristote. Par exemple, Ibn Khaldûn (1332-1406) analyse plus tard comment la bay'a (l'acte d'allégeance au souverain) dérive du verbe ba'a (vendre). Une relation marchande entre égaux se métamorphose en geste de soumission où le sujet baise la main ou le pied de l'émir alors qu'il topait la main de son partenaire, le contrat  de vente scellé. Un acte de la vie quotidienne est capturé par le pouvoir et sacralisé. L'esprit critique de la falsafa (philosophie) arabe fuse à travers tous les textes sollicités par Benmakhlouf pour le bonheur du lecteur.

Le second fil est tissé pour exposer les ingrédients du régime de vérité auquel aspirent ces philosophes. Déjà Al-Kindi (Bagdad, IXe s.) affirmait que la vérité est une, mais ses voies d'accès multiples. Ce que la parole inspirée des Prophètes énonçait sur le mode de la métaphore ne différait que par la forme et le contexte de ce que les philosophes pensent sur le mode d'une parole argumentée. La sagesse ou hikma ne peut être scindée en deux et Al-Kindi vise ici ceux qui « trafiquent de la religion alors qu'ils sont des sans religion ». Ce en quoi les philosophes se heurtent aux hommes du fiqh, (le savoir jurisprudentiel) qui tendent à sacraliser le moment fondateur de l'Islam et à ériger en dogme le savoir acquis sur la charia, en la réduisant au Coran et à la tradition interprétative des débuts de l'Islam (la sunna).

Eux – les philosophes – considèrent la charia comme un projet de connaissance sans clôture chronologique. L'ijma' (l'accord délibératif entre experts) continue à produire des effets de signification grâce à une méthodologie fondée sur la rhétorique, la dialectique et le syllogisme démonstratif. C'est le fait d'Al-Fârâbî lorsqu'il soutient qu'il n'y a pas de législation définitive, que celle-ci est toujours à contextualiser et qu'il appartient au successeur de régler ce que son prédécesseur a laissé en suspens. Comme Ibn Khaldûn l'affirme, au XIVe siècle, l'histoire n'est plus le récit d'un temps accompli ou à accomplir. Elle rend intelligible la contingence et se détourne de  l'absolu.

Ces deux fils ont été découpés pour donner à voir la richesse de cet essai, qui confronte au plus près les figures du sage et du législateur (le philosophe arabe précepteur du prince et conseiller du roi), comme du philosophe et du jurisconsulte. Et met en exergue  chez le sage le souci de soi, qui inspire la recherche d'un régime de vie fondé sur une diététique et une économie des plaisirs.

On peut soumettre deux objections à cet auteur fécond. D'une part, de faire passer le lecteur d'un philosophe l'autre et d'un siècle l'autre par occurrences vertigineuses : d'Al Kindi, au IXe siècle, au shaykh iconoclaste Ali Abderraziq (1888-1966) en 1925[2]. Et cela sans  marquer assez la différence entre la philosophie des Andalous, privilégiant, dans le sillage d'Aristote, la raison discursive et la philosophie illuminative qui, d'Al-Suhrawardi (XIIe s.) à Mullah Sadra Shirâzî (XVIIe s.), met l'accent sur le tahwil, l'acte de chercher le sens caché du texte dans la lignée de Plotin. De l'autre, d'enrôler les philosophes arabes sous la bannière de la philosophie analytique d'inspiration anglo-saxonne et de la pensée  antihumaniste de Michel Foucault.

Cet ouvrage[3], savant, brillant, perd ainsi le fil de son ambition : restituer la richesse et la singularité d'un mode de pensée qui s'est dilué dans la scolastique de l'occident chrétien, à partir du XIIIème siècle, au risque de disparaître dans l'anonymat.

Daniel Rivet

[1] Ali Benmakhlouf est professeur de philosophie arabe et de philosophie de la logique. Il enseigne actuellement (lors de la sortie du livre, en février 2015), à l'Université de Paris-Est Créteil Val de Marne et à Sciences Po Paris. Spécialiste de logique et des œuvres de Frege, Russell et Whitehead. Ali Benmakhlouf est également président du comité consultatif de déontologie et d'éthique de l'Institut de Recherche pour le Développement, vice-président du Comité consultatif national d'éthique (CCNE). Il est l'auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels : Averroès.-Belles Lettres, 2000, rééd. Perrin, 2009 ; Montaigne.-Belles Lettres, 2008 ainsi que L'Identité et Une fable philosophique.-PUF, 2011

[2] L'essai fondateur d'Ali Abderraziq : L'islam et les fondements du pouvoir, sur la nature de l'autorité politique dans le monde islamique, a suscité lors de sa parution en 1925 des polémiques enflammées dans la presse et l'élite intellectuelle égyptienne, et entraîné la condamnation temporaire de son auteur par ses pairs, les oulémas d'Al-Azhar : http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-L_islam_et_les_fondements_du_pouvoir-9782707123008.html

[3]  Ali Benmakhlouf, pour son livre Pourquoi lire les philosophes arabes ?, est sélectionné pour le Prix Ecritures & Spiritualités 2016 dans la catégorie « essais » qui sera remis le 10 mai 2016.

 



JTK

lundi 5 octobre 2015

Entre foi et science : la sciatique "prophétique" du card. Bergoglio

Début du message transféré :

Expéditeur: ZENIT <info@zenit.org>
Date: 1 octobre 2015 20:16:50 UTC+3

Entre foi et science : la sciatique "prophétique" du card. Bergoglio

Le prof. Santilli soigne le cardinal argentin

Alessandro Notarnicola

Rome, (ZENIT.org)

Le prof. Valter Santilli raconte sa rencontre, en 2007, avec le futur pape François, et la prédiction qu'il lui a faite que le Seigneur « aurait changé son nom ».

À l'audience générale de mercredi dernier, le pape François, en traçant un bilan de son voyage à l'étranger (Cuba, États-Unis), a cité la prophétie lancée par saint Jean-Paul II sur l'île de Castro en 1998 : « Que Cuba s'ouvre au monde et que le monde s'ouvre à Cuba. » Or, ces jours-ci, une autre prophétie fait couler beaucoup d'encre : la « sciatique » du cardinal Bergoglio, avant qu'il ne devienne le pape François. Un fait suggestif et pourrions-nous dire « dicté par la providence », qui figure en première ligne dans l'extraordinaire pontificat de ce pape « venu de loin ».

Quand le cardinal argentin Jorge Mario Bergoglio succéda à Joseph Ratzinger sur le siège de Pierre, et prit le nom de François, beaucoup se demandèrent quel destin attendait l'Église catholique maintenant qu'elle serait dirigée par un « pasteur » latino-américain (...). 

En vérité, alors qu'une bonne partie du monde s'interrogeait à juste titre sur le nouveau pape venu « de l'autre bout du monde », un homme souriait, rassuré, devant sa télévision : le professeur Valter Santilli, de l'université La Sapienza de Rome, une sommité dans le monde de la réhabilitation médicale. Le scientifique avait été appelé auprès du cardinal argentin Bergoglio, arrivé à Rome pour participer à un synode au Vatican, qui souffrait de  lombosciatique.

Non sans embarras, le professeur Santilli, un homme de science et ami du pape, se met à raconter l'épisode survenu en 2007, lorsque Bergoglio était archevêque de Buenos Aires : « J'ai été appelé en 2007 pour examiner un cardinal qui se trouvait à Rome pour un consistoire. Ce cardinal était Jorge Mario Bergoglio. Celui-ci avait une forte sciatique et, à cette occasion, je compris tout de suite l'importance spirituelle et humaine de cet homme qui sortait des clichés ordinaires. »

Le professeur Santilli se souvient que, dès qu'il l'avait vu, ses pensées étaient allées à l'épisode biblique de la lutte de Jacob avec l'Ange : « Éminence, savez-vous que la sciatique est une maladie prophétique ? demanda-t-il en regardant le cardinal droit dans les yeux. — Pourquoi ? lui répondit celui-ci. — Parce que dans le livre de la Genèse de l'Ancien Testament, au chapitre 32, là où l'on raconte l'épisode de Jacob avec l'Ange, ce dernier le toucha sur le nerf sciatique et sur l'articulation de la hanche. Et Bergoglio, répliqua : — Et alors ? — Éminence, cette nuit-là, après la sciatique, le Seigneur changea le nom de Jacob en Israël. Vous verrez, après votre sciatique, le Seigneur vous changera de nom à vous aussi », lui prédit-il. L'archevêque de Buenos Aires le regarda d'un œil perplexe, un sourire au coin des lèvres mais sans rien dire. 

À la fin de la visite, les deux hommes discutèrent d'un congrès sur le thème « Sciences, art et spiritualité » que le professeur souhaitait organiser à La Sapienza. L'université de Rome, cette même année (2007) avait refusé la visite de Benoît XVI à cause d'un groupe de professeurs qui, pour des raisons scientifiques, disaient ne pas avoir apprécié un discours que le Saint-Père avait tenu, le 15 février 1990, alors qu'il était encore le cardinal Ratzinger. Ces professeurs lui en voulaient notamment d'avoir repris une phrase du philosophe des sciences Paul Feyerabend qui louait les mérites de l'Église catholique concernant le procès contre Galilée. Le cardinal Bergoglio demanda au professeur Valter Santilli d'organiser la rencontre pour l'université catholique argentine de Buenos Aires. Elle eut lieu en septembre 2008.

À part quelques contacts fugaces, les deux « amis » se sont perdus de vue jusqu'à ce que cette prophétie ne se réalise : en effet, dans les heures qui suivirent son élection, François – le pape appelé par l'Esprit Saint pour « répandre la miséricorde » – n'oublia pas ce scientifique qui avait « prévu » son élection. Il le contacta téléphoniquement et lui dit : « Il était une fois je m'appelais Jorge Mario Bergoglio, puis le Seigneur a changé mon nom, maintenant on m'appelle Pape François. »

© Traduction de Zenit, Océane Le Gall

jeudi 3 septembre 2015

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Expéditeur: ZENIT <info@zenit.org>
Date: 2 septembre 2015 18:39:38 UTC+3
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خصوصًا في ما يتعلق بالداروينية

بقلم د. روبير شعيب

روما, (وكالة زينيت)

الفهم المسيحي للعلاقة بين الإيمان والعقل وللعلاقة بين الإيمان والعلم ترتكز على أسس الفكر الكتابي التي نشارك بها الدين اليهودي والتي لا تجد تناقضًا بل تكاملاً، لا تجد خلافًا رغم الاختلاف. 

أما بعض التيارات المتطرفة التي تدعي العلمية البحت تزعم أنها ترفض كل ما هو ديني باعتبار أنه ليس وليد التفكير أو الخبرة الشخصية، بل وليد الإيمان الأعمى.

فمَن يُمكن اعتباره كـ "بابا الإلحاد المعاصر"، الإنكليزي ريتشارد دوكينز، يتحدث عن أن الإيمان هو القبول بما لا يمكننا تمحيصه وتحليله وفحصه شخصيًا، ويدعو بالمقابل إلى اعتناق الإيمان بالعلم نظرًا لأنه يبين لنا حقيقة الأمور دون الحاجة إلى الإيمان...

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vendredi 5 juin 2015

Une "guerre" entre Science et Religion ? - France Catholique

Une "guerre" entre Science et Religion ? - France Catholique
3/6/2015-Une "guerre" entre Science et Religion ?

Quelqu'un m'a dit il y a quelques jours qu'environ dix pour cent des catholiques quittent l'Église parce qu'ils pensent qu'il y a une « guerre » entre le catholicisme et la science moderne. Je n'attache pas en général beaucoup d'intérêt dans de telles statistiques, car il y a de nombreuses variables. A qui ont-ils demandé ? A quel point les répondants étaient-ils attachés à la foi catholique ? Etaient-ils déjà sur le départ de toute façon ? Les gens aiment souvent "habiller" la perte de leur foi avec une certaine justification intellectuelle. L'inimitié supposée entre la science et le catholicisme est aussi valable qu'une autre raison.

Mais supposons un instant, juste pour les besoins du raisonnement, que ces chiffres soient à peu près exacts. La chose qui me dérange vraiment à propos de cette nouvelle est la suivante : il n'y a pas de conflit entre le catholicisme et la science moderne. Le catholicisme n'a jamais nié la réalité de ce que Thomas d'Aquin utilisé pour appeler la « causalité seconde". L'Eglise a toujours affirmé que Dieu peut travailler dans et par des causes naturelles.

Ainsi, par exemple, il n'y a pas plus de problème pour les catholiques sur l'évolution qu'il n'y en a sur la reproduction humaine normale. D'une part, nous disons que Dieu "envisageait" votre existence de toute éternité. Et pourtant, les catholiques n'ont jamais nié que la cause immédiate de votre existence est père et mère, sperme et l'ovule, méiose et mitose, et tout le reste.

En outre, aucun historien de la science un peu sérieux ne considère plus de façon crédible la thèse que la relation entre la science et le christianisme est source de "conflits" constants et inconciliables. La thèse du "conflit" a été remplacée par ce qu'on appelle parfois la thèse de la "complexité". Parfois, il y avait un conflit, mais à d'autres moments l'Église était un partisan clé du développement scientifique, et dans d'autres cas les deux ne se chevauchaient pas.

Alors, pourquoi ces gens quittent-ils l'Eglise ?

Disons que nous avons découvert que les gens quittaient l'Eglise parce qu'ils ont dit qu'ils ne voulaient pas faire partie d'une Eglise qui a fait usage d'assassins albinos : "Quoi ? L'Eglise ne fait pas usage d'assassins albinos. Voilà qui est tout simplement ridicule. "Nous pourrions penser que les personnes en question avaient lu le livre idiot de Dan Brown, le Da Vinci Code. Et nous serions probablement se dit : "Ils ont quitté l'Église pour ça ? Ils ont jeté une tradition vieille de plusieurs siècles de culte et de réflexion théologique, avec tous ses saints étonnants comme François et Dominique et Mère Teresa de Calcutta, et toute la puissance intellectuelle des pères et des docteurs de l'Église comme Augustin, Thomas d'Aquin, Bonaventure, Grégoire de Nycée, Basile le Grand, Athanase, et tant d'autres, car un escroc mineur, en essayant de faire de l'argent, leur a dit que l'Église fait usage d'assassins albinos ? Croient-ils qu'il y a des singes sacrés au Vatican ? Des personnes ont également répandu cette rumeur.

Il ya toutes sortes de raisons pour lesquelles les gens décident de quitter l'Eglise. Le Catholicisme peut être exigeant. Il demande beaucoup. Et les récompenses ne sont pas exactement matérielles : pas de nouvelles voitures, de téléviseurs grand écran, de yachts, et d'autres choses. Il y a une vieille réponse à l'adage, "Vous aurez votre récompense dans la prochaine vie" qui dit : "Cela vaut mieux, parce qu'il n'y a certainement pas de récompense dans celle-ci."

Et puis, bien sûr, il y a le problème du mal, qui est en fait un vrai problème, pas un problème fabriqué, comme le "conflit" entre la science et le catholicisme. Les gens éprouvent une réelle souffrance, une douleur réelle dans le monde, et ils ont toutes les raisons de se demander : Où est le soi-disant "Dieu de toute bonté" au milieu de tout cela ?

Lorsque CS Lewis était athée et qu'il pensait à ce problème, il a réalisé qu'il n'avait effectivement aucune raison de se plaindre - pas comme athée. Qu'est-ce que lui avait fait penser que l'univers doit être "bon" après tout ? En effet, de quel droit avait-il, en dehors d'une croyance en une bonté ultime, de faire une distinction entre les "bien" et "mal" ? Franchement, il y a seulement une rumeur selon laquelle il pourrait juste y avoir quelque chose comme un " Dieu de toute bonté" " qui produit le "problème de la douleur" ainsi nommé, en premier lieu. Sans un Dieu aimant, prenant soin, tout est possible. Et comme Dostoïevski a dit « Sans Dieu... tout est permis. "

Pourtant, le mal et la souffrance, la douleur et la mort existent : ce sont des réalités dures à supporter. Et il est facile de se mettre en colère avec Dieu quand vous attendez de Lui qu'Il vous traite mieux. Comme toutes les bonnes relations, celle avec Dieu nécessite des efforts.

Mais quitter l'Eglise en raison de certains "conflits" supposés entre science et Catholicisme ? Ce serait comme quitter votre femme parce que certains personnages douteux vous disent qu'ils croient qu'elle est secrètement un espion russe. Si cela était vrai, personne ne vous blâmerait de l'avoir quittée. Mais si vous avez pris ce seul avis, et quitté votre femme sur cette seule base, je pense que nous pourrions dire que vous auriez pu être un peu plus circonspect, que peut-être votre épouse bien-aimée méritait un petit quelque chose de mieux de vous : quelque chose comme un peu de foi.

Et pourtant, la réalité demeure : quelqu'un remplit la tête des jeunes avec cette fausse histoire. Si vous voulez voir un exemple de cela, je vous suggère de regarder une petite pièce de bigoterie anti-catholique intitulée "Galilée : Sur les épaules des géants", un documentaire "primé" pour enfants qui n'a presque rien à voir avec Galilée, et tout à voir avec une incitation à la haine de l'Eglise catholique. Vous pouvez également jeter un oeil à deux tracts manifestement anti-catholiques : "L'histoire du conflit entre la religion et de la science" de John William Draper et '"une histoire de la guerre entre science et théologie chrétienne" d'Andrew Dickson White. Ce sont les génies qui ont créé le conte de fées qui racontait que chacun croyait que le monde était plat jusqu'à ce que Colomb prouve le contraire.

La vérité, bien sûr, était que personne en Europe ne pensait que le monde était plat (il suffit de lire Dante). L'histoire est absolument fausse. C'est de la pure propagande - tout comme l'histoire de la "guerre" entre science et religion.

29 Avril 2015

Source : http://www.thecatholicthing.org/201...

Photo : Siège de L'Académie pontificale des sciences.



Envoyé de mon Ipad 

jeudi 30 avril 2015

Georges Lemaître (1894-1966) - France Catholique

Georges Lemaître (1894-1966) - France Catholique

Georges Lemaître (1894-1966)

La science et la religion sont deux domaines qui doivent rester indépendants.

Lemaître refuse toute tentative de concordisme, même venant du pape. Pour les mêmes raisons, il repousse l'inquisition athée qui souligne les désaccords entre la science et la Bible. A un journaliste qui lui fait remarquer que la Bible enseigne que la création a été accomplie en six jours, Lemaître répond : 

« Et alors ? Il n'y a aucune raison d'abandonner la Bible parce que nous croyons à présent qu'il a peut-être fallu mille millions d'années pour créer ce nous pensons être l'univers. La Genèse veut juste nous apprendre qu'un jour sur sept doit être consacré au repos, au culte, à la vénération. – conditions indispensables au salut. Si la théorie de la relativité avait été utile au salut, elle aurait été révélée à saint Paul ou à Moïse. A l'évidence, ni saint Paul ni Moîse n'ont eu la moindre idée de la théorie de la relativité. Les auteurs de la Bible sont tous, à des degrés divers – et certains plus que d'autres-éclairés sur cette question du salut. Pour ce qui est des autres questions, ils étaient aussi sages ou ignorants que leurs contemporains ».

L'abbé Lemaître est nommé chanoine honoraire en 1935

Il a été choisi membre de l'Académie Pontificale des Sciences en 1936, il en est devenu le Président en 1960.

Rigueur et poésie Les publications de Georges Lemaître sont très remarquables, non seulement en raison de la profondeur et de l'originalité des idées qui sont présentées, mais aussi en raison des la qualité littéraire de ces écrits, adaptée à celle des conférences publiques qu'il donnait fréquemment. Le style de Lemaître est un modèle de rigueur et de lyrisme mêlés. Il porte la trace d'années d'études en humanités gréco-latines. Il n'en résulte pas toujours une lecture facile : la précision mathématique du fond s'y oppose souvent, mais une certaine poésie y est toujours présente.

Cette qualité de la forme a-t-elle nui à la crédibilité du fond ? Ce serait très regrettable, mais c'est, hélas, assez probable, tant il est rare que la valeur de fond d'un texte scientifique profondément original se hisse au niveau d'une œuvre littéraire. Le terme de vulgarisation est associé à un réflexe méprisant de la part des milieux spécialisés. Lemaitre lui donne son titre de noblesse. En voici un exemple ;

Conclusion d'un article de Georges Lemaître paru en 1948 dans la revue des Questions Scientifiques sous le titre :

 « L'hypothèse de l'atome primitif »

Nous ne pouvons pas terminer cet exposé, sans considérer un moment l'origine même que notre théorie donne à l'univers l'instant initial, la fragmentation initiale. L'instant où naissait l'espace avec un rayon partant de zéro, l'instant où naissait la multiplicité dans la matière.

Cette origine nous apparaît, dans l'espace-temps comme un fond qui défie notre imagination et notre raison, en leur opposant une barrière qu'elles ne peuvent franchir. L'espace-temps nous paraît semblable à une coupe conique. On progresse vers le futur en suivant les génératrices du cône vers le bord extérieur du verre. On fait le tour de l'espace en parcourant un cercle normalement aux génératrices. Lorsqu'on remonte par la pensée le cours du temps, on s'approche du fond de la coupe, on s'approche de cet instant unique , qui n'avait pas d'hier, parce qu'hier, il n'y avait pas d'espace. Commencement naturel du monde, origine pour laquelle la pensée ne peut concevoir une pré - existence, puisque c'est l'espace même qui commence et que nous ne pouvons rien concevoir sans espace. Le temps semble pouvoir être prolongé à volonté vers le passé comme vers l'avenir. Mais l'espace peut commencer, et le temps ne peut exister sans espace, on pourrait donc dire, que l'espace étrangle le temps, et empêche de l'étendre au-delà du fond de l'espace-temps.

Mais cette origine est aussi le commencement de la multiplicité. C'est un instant où la matière est un seul atome, un instant où les notions statistiques qui supposent la multiplicité ne trouvent pas d'emploi. On peut se demander si dans ces conditions la notion même d'espace ne s'évanouit pas à la limite et n'acquiert que progressivement un sens au fur et à mesure que la fragmentation s'achève et que les êtres se multiplient.

Devons –nous nous plaindre que nos notions les plus familières s'évanouissent lorsqu'elles s'approchent du terme ultime qu'elles ne savent pas dépasser ? Je ne le pense pas.

« Je ne le pense pas ». Passant du « nous » au « je », pour la première fois, à la dernière phrase de ce long article, c'est le métaphysicien qui s'exprime.

http://fr.wikipedia.org/wiki/George...

— -

Extrait de

D'un chanoine à l'autre - De Copernic à Lemaître Des « Somnambules » parlent aux veilleurs

Par André Girard

238 pages, 18,50 euros (11,10 au format PDF)

http://www.edilivre.com/d-un-chanoi...

ISBN : 9782332851994



Envoyé de mon Ipad 

lundi 20 avril 2015

Education : promouvoir une culture qui concilie foi et scienc



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Expéditeur: ZENIT <info@zenit.org>
Date: 19 avril 2015 20:00:25 UTC+
Education : promouvoir une culture qui concilie foi et science
91e Journée pour l'université catholique en Italie

Anne Kurian

ROME, 19 avril 2015 (Zenit.org) - En cette 91e Journée pour l'université catholique en Italie, le pape encourage les enseignants à « former les jeunes à une culture qui concilie foi et science, éthique et professionnalisme ».

Au terme du Regina Caeli – prière qui remplace l'angélus au temps pascal – qu'il a présidé place Saint-Pierre ce dimanche 19 avril 2015, le pape a adressé « un salut spécial au groupe de l'Université catholique du Sacré-Cœur ».

« Il est important qu'elle puisse continuer à former les jeunes à une culture qui concilie foi et science, éthique et professionnalisme », a-t-il souligné.

Dans un message adressé au cardinal Angelo Scola, président de l'Institut Giuseppe Toniolo – organisme fondateur de l'Université catholique du Sacré-Cœur – le cardinal secrétaire d'Etat Pietro Parolin assure de la prière du pape « pour que l'Université puisse continuer à être au côté des jeunes ».

Le pape, ajoute-t-il, invite à « aider surtout les plus méritants qui ont moins de possibilités, avec la conviction que l'investissement dans la formation est le meilleur antidote contre la marginalisation à laquelle certaines dynamiques sociales iniques semblent vouloir les condamner ».

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