Peut-on et doit-on parler de la violence monothéiste ?
La question de la violence monothéiste est certes ancienne, mais connue seulement d'un public limité, sans doute parce qu'elle a été occultée par l'affrontement plus général entre la religion et l'athéisme. Il me semble d'ailleurs qu'elle a plus été traitée sur le mode polémique que réellement documentée. Le propos de cette discussion ce soir avec vous et de mon livre est de voir comment il serait possible d'objectiver la violence monothéiste, voire d'imaginer des voies de solution.
Tout le monde sera d'accord pour considérer que le monothéisme a représenté dans l'histoire des religions une innovation majeure par rapport au polythéisme, et qu'il a largement contribué à façonner le visage de l'Occident et du monde arabo-musulman à travers le judaïsme, le christianisme et l'islam.
En revanche les avis divergent sur ce qui constitue l'originalité de cette innovation :
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le dieu unique ? il existe chez Platon,
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la transcendance ? elle existe aussi chez Platon,
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le "tu ne tueras pas" ? cette règle vaut dans tous les groupes humains, seul son
périmètre d'application varie1,
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l'amour ? D'une part la compassion était devenue la valeur cardinale dans toutes les
grandes civilisations au cours du premier millénaire av JC, la fameuse période axiale comme l'a appelée Karl Jaspers. D'autre part, avant d'être un dieu d'amour, le dieu d'Abraham est un dieu jaloux, un dieu guerrier, un dieu en colère. Jésus lui-même ne remettra jamais en cause l'exclusivisme de son Père.
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